Victor Goldschmidt montre que l'usage du paradigme, de l'exemple ou de la comparaison, "obéit à un mouvement profond de la pensée platonicienne, il nous mène du visible à l'invisible". Dépassant la tradition tenace d'un univers platonicien irrémédiablement scindé, le paradigme témoigne que nous sommes des êtres incarnés, ayant besoin, pour accéder à l'invisible, de nous appuyer sur des réalités sensibles et familières. [2-7116-1597-9]

La dialectique de Platon ne peut se réduire ni à un simple art de converser ni à une procédure logique, elle est la forme même du savoir. Monique Dixaut examine ici tous les textes qui illustrent la discussion socratique et trace les chemins qu'emprunte la connaissance dialectique. [2-7116-1507-3]

Chatoyant, virtuose, profond, le Phèdre constitue l’un des chefs-d’œuvre de Platon. De l’amour et de l’art de discourir : c’est d’abord ce double thème qu’explore Socrate dans un dialogue à bâtons rompus avec Phèdre, sur les bords ombragés de l’Ilissos, au pied de l’Acropole écrasée de chaleur. La rhétorique est dangereuse quand elle n’est pas guidée par le souci du vrai, et l’amour funeste quand il n’élève pas. Pourtant, que la visée de la vérité et l’amour divin pour le beau s’emparent des âmes, et tout s’inverse : Socrate, de mythes en discours, dessine les contours de l’essence de l’âme, et trace la voie de la connaissance vraie, celle de la dialectique, qui jetterait les bases d’une rhétorique philosophique. Enfin, il statue sur la redoutable écriture, un jeu sans valeur, à moins que par l’imitation des discours philosophiques vivants, elle ne contribue à féconder les âmes. Pourquoi et comment devient-on philosophe ? Tel est bien au total l’enjeu central du Phèdre. [9782253082385]